
Aller plus loin que simplement candidater est la décision prise par Lucie, Céline ou encore Jules pour décrocher un emploi. Pourquoi ? Les offres d’emploi sont diffusées massivement sur les réseaux sociaux et, la concurrence entre candidats est rude. Il faut jouer la carte de la différence, de la surprise, en restant toujours professionnel et en s’interdisant le mensonge. Votre manière de postuler est un atout pour sortir du lot au moment de la candidature, mais gardez en tête que si on vous choisit, ce sera avant tout pour les compétences décrites dans votre CV et en entretien.
L’audace est une qualité dans les domaines très concurrentiels, tels que le commerce, le journalisme, le graphisme ou la communication. Elle laisse entrevoir d’autres qualités et une intelligence relationnelle (chère aux entreprises aujourd’hui) : le charisme, une affirmation de soi, l’intuition, la convivialité, le goût du challenge, la ténacité…
Oubliez les louanges telles que « j’ai toujours rêvé de travailler chez vous » ou « votre entreprise est la meilleure » que le recruteur lit dans chaque lettre de motivation et montrez de quoi vous êtes capable. Attention toutefois, il faut bien distinguer l’audace de la provocation qui peut générer des opinions négatives et des réactions exacerbées. Prenez de la hauteur, mesurez votre effort. Voici quelques exemples d’audacieux qui ont osé l’audace pour décrocher un emploi.
Croire en soi et ses rêves pour décrocher un emploi
Lucie, chroniqueuse à Radio France
Son rêve : devenir journaliste dans une grande radio. Un Master de sciences sociales internationales en poche, une expérience en tant que stagiaire dans une institution internationale et aussi aventurière, elle n’avait fait de la radio qu’en amateur. Elle a répondu à une annonce. Puis le lendemain, elle a décidé d’aller toquer à la porte de Radio France pour parler de vive voix de ses ambitions et de son parcours directement au responsable du service. La semaine suivante, elle a plongé dans le grand bain et est devenue chroniqueuse matinale.
> En tant que journaliste, s’imposer et oser font partie du travail. Lucie l’a compris et c’est ce qui a tout de suite séduit le recruteur.
Le pied dans la porte
Céline, responsable marketing dans l’édition de bandes dessinées
Alors en poste à l’époque, Céline rencontre lors d’une soirée professionnelle un membre d’une maison d’édition dont elle connaît tout le catalogue. Elle a pris son numéro de portable puis elle s’est déplacée dès le lendemain pour apporter son CV en mains propres au responsable du service visé. Elle l’a rappelé une semaine plus tard, en lui disant: « Je vous appelle pour non pas prendre de vos nouvelles mais je vais donner les miennes, je suis libre depuis aujourd’hui, quand est-ce que je commence? » Elle a été embauchée le lendemain, a évolué et remplacé, depuis, son N+1.
> Rester en veille sur les opportunités est essentiel et on le pratique tous plus moins. Le réseautage est, lui, très important aujourd’hui et peut être source d’un déclic professionnel. En l’occurrence, l’édition est un milieu très concurrentiel où il faut réagir vite. Cette prise de contact a fait la différence face à beaucoup de candidatures reçues.
La créativité et l’humour deviennent des atouts
Marion, médiatrice culturelle dans une grande institution d’art contemporain
Marion baigne elle aussi dans un secteur où il est difficile de trouver du travail alors même qu’elle a un Master d’histoire de l’art et un autre de médiation culturelle. Elle sait que sa candidature pour cette institution renommée peut être noyée dans la masse. Elle a alors l’idée de faire un pli dans une très grande enveloppe contenant deux autres enveloppes. L’une dans laquelle, il y a son CV et une lettre de motivation classique et une autre enveloppe sur laquelle est indiqué « lettre de motivation si vous avez de l’humour », qui contenait des descriptions honnêtes des ces emplois passés (machine à café, photocopies, ennui, chefs absents…). Ça a fait mouche.
> Nos conseils avant d’utiliser son talent d’apprenti humoriste: Il faut être convaincu qu’on assumera son originalité jusqu’au bout et surtout d’avoir la bonne idée. Renseignez vous sur la personnalité du recruteur et son sens de l’humour et si l’entreprise est capable d’entendre ce type de messages.
En société, assumer le fait que l’on cherche un emploi
Audrey, chef de projet dans une agence de communication
Elle se définit comme un « couteau suisse de PME » : planification, techniques d’impression, graphisme et aussi rédaction web. Elle était demandeuse d’emploi depuis presque un an et surtout elle souhaitait changer de secteur d’activité. Cela faisait quelque temps qu’elle s’inventait un métier par pudeur et pour ne pas être jugé quand des inconnus lui posait la fameuse question « qu’est-ce que tu fais dans la vie? ». Elle a trouvé du travail lors d’un pique-nique en ayant pour une fois dit la vérité « je cherche un emploi » et son histoire. Elle est entrée dans une agence de communication sans expérience dans le secteur mais avec tout un lot de compétences à valoriser.
> La recherche d’emploi est un moment difficile où il ne faut surtout pas se fermer des portes. On peut tomber sur une oreille attentive et au bon moment.
Le porte-à-porte : la démonstration d’une motivation réelle
Olivier, graphiste
Alors jeune diplômé d’une école d’arts graphiques, Olivier est en quête d’un poste de graphiste maquettiste. Beaucoup de candidatures envoyées et pas de réponse. Il décide de prendre son book complet et de rendre visite à toutes les entreprises auxquelles il a postulé. A la seconde, il a demandé à rencontrer le directeur artistique en se présentant comme candidat pour le poste à pourvoir. Le directeur artistique a pris le temps de le recevoir et il a été embauché dans la foulée. Il a adoré sa démarche et surtout son travail.
> Nous arrivons à un moment où nous sommes perpétuellement sollicités par mail, se présenter permet de sortir du lot. Mais cela peut être perçu comme une perte de temps car le rythme de travail est cassé. Conseils : bien préparer son discours. Commencer par les entreprises qui ne sont pas dans votre top 3, votre présentation sera rodée pour celles-ci.
La persévérance pour décrocher un emploi
Cécile, stagiaire en psychologie de l’enfant
A la recherche d’un stage à l’issue de son Master en psychologie, Cécile postule à une annonce dans une maison d’édition jeunesse qui met à l’étude des concepts à tester auprès d’enfants. Elle admet volontiers que lorsqu’on est étudiant, on est attaché à des choses plus subjectives et elle était accrochée à l’idée que c’était ce stage et pas un autre. Pas de réponse, à son premier envoi. Puis ses candidatures se sont succédées, 8 fois de plus. Elle s’était assise sur cette idée puis le téléphone a sonné juste après son neuvième envoi.
> Comme au saut en hauteur, on rate jusqu’au moment où on passe au-dessus de la barre. Oui, on peut re-postuler à un poste, en prenant soin à chaque fois de renouveler son CV et ajouter des éléments nouveaux qu’il faut signaler.
Filouter pour montrer ce que l’on vaut vraiment

Red cat with lion shadow
Margaux , illustratrice
Parallèlement à ses petits boulots, Margaux a commencé à démarcher les magazines qui l’inspiraient pour leur ton « assez girl power ». Les rédactrices lui ont tout d’abord commandé des articles plutôt que des illustrations. Pour arriver à les convaincre d’illustrer aussi ses articles, elle utilisé une « technique fourbe » : faire mine de glisser involontairement un dessin dans un de ses rendus. Elle est arrivée à ses fins au bout de quelques chroniques et c’est cette opportunité qui a fait connaître son travail. C’est bien Margaux Motin qui se cache derrière cette anecdote.
> Aller plus loin que ce qui vous est demandé est parfois à double tranchant, on s’expose à des refus ou des querelles d’ego au sein de l’entreprise mais le jeu en vaut la chandelle lorsque vous toquez à la porte au bon moment.
Oser se projeter dans l’entreprise, même sans expérience
Lucile, community manager à MyJobCompany
Lucile a proposé une fois à une candidate sans expérience de mettre dans son CV une expérience fictive, représentant ce qu’elle aurait aimé avoir acquis à la fin de son stage ou de sa première année dans « cette » entreprise à « ce » poste là. Bien sûr, en précisant que c’était une projection et non la réalité, il n’était pas question de mentir. Ça a marché.
> Son CV a permis à la fois à l’entreprise de se projeter dans la description de poste et à la candidate de se montrer ambitieuse, audacieuse et surtout consciente des enjeux du poste.
Ici et maintenant, c’est ce métier que je veux faire
Jules, second dans un restaurant gastronomique
Jules est en proie aux doutes depuis quelques mois sur son métier de kiné. Un jour, il mange à une bonne table, le chef passe saluer les clients. Il le complimente et au passage lui demande si il embauche des stagiaires parce qu’il a adoré sa cuisine. Pris au dépourvu par la réponse positive du chef, il a hésité puis il s’est présenté la semaine suivante pour commencer son stage en parallèle de son activité de kiné. Un an et demi plus tard, il est second dans le même restaurant en CDI.
> Nous sommes tous confrontés à ces moments de remise en question. Le déclic peut arriver quand on ne s’y attend pas et c’est évidemment une décision difficile à cause de l’investissement financier. Jules a appris sur le tas et a pu aménager ses horaires pour mener à bien son projet.
Respirez à fond et soufflez ! Cela donne quelques sueurs froides mais vous n’aurez aucun regret d’avoir tenté d’obtenir le job de vos rêves. Recherchez la bonne personne à contacter : décrochez votre téléphone, déplacez vous, écrivez de votre plus belle plume et soyez original.
Un dernier conseil pour garder le cap sur votre ambition : détournez vous des personnes toxiques et des pessimistes et mettez de côté vos pensées négatives qui peuvent vous décourager.