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La transformation digitale des entreprises, les révolutions technologiques mais aussi les mutations organisationnelles et les évolutions sociétales entrainent des bouleversements du monde du travail.
De nouveaux métiers voient le jour aussi vite que des nouveaux produits, nous laissant – nous, travailleurs – perturbés, inadaptés, obsolètes… c’est du moins ce que ressentent un quart des salariés européens* et 20% des 30-39 ans.
Pour faire face à l’obsolescence des compétences, nous devons nous adapter, nous réorienter, acquérir de nouvelles méthodes de travail, prendre en main de nouveaux équipements. Ne pas se sentir dépasser, ne pas se laisser distancer !
Mais comment lutter contre l’obsolescence de ses compétences quand on sait que à horizon 2030, 60 % des métiers que nous exercerons n’existent pas encore aujourd’hui ?
Qu’il s’agisse de métiers vraiment nouveaux ou de nouvelles manières d’appréhender des métiers existants, tous les niveaux de qualification sont touchés (même si les moins formés le sont plus rapidement).
Quelles sont les solutions pour faire face à l’obsolescence de nos compétences ?

*d’après le Centre Européen pour le Développement de la Formation Professionnelle (CEDEFOP)

Apprendre à apprendre

obsolescence des compétences

Comment se former à un métier qui n’existe pas ? …Et si on se trompait de combat ? Si la question était finalement comment apprendre à apprendre tout au long de sa vie, plutôt qu’apprendre un métier et exercer le même toute sa carrière ?
Terminée la vision d’une vie professionnelle avec de longs cycles en trois temps : formation – travail – retraite. Aujourd’hui, le tempo s’accélère et on se forme pendant qu’on travaille sur des durées de cycles très courts et en mode projet. L’approche des compétences clé en main est aujourd’hui dépassée.
Il est donc nécessaire de repenser les méthodes pédagogiques de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle pour apprendre à apprendre.
42, l’école fondée par Xavier Niel et Nicolas Sadirac a bâtit toute sa pédagogie sur ce principe de l’école inversée : les étudiants sortiront de l’école avec une boîte à outils, plus que des connaissances figées et empilées les unes sur les autres.
Esprit d’initiative, adaptabilité, rapidité, ingéniosité, agilité, créativité, travail en équipe, fonctionnement en réseau : toute leur vie, ces savoir-être permettront aux travailleurs de construire les process les plus pertinents, se fabriquer le bon portefeuille de connaissances pour répondre à un besoin de connaissances et de savoir-faire.
De toutes les connaissances existantes sur Internet, la question est : comment aller chercher la bonne information rapidement ?

Le système scolaire et universitaire aura donc pour but de transmettre un socle de culture générale de qualité, de capacité d’analyse et de synthèse et d’esprit critique ainsi que des compétences relationnelles comme le travail en équipe, la dialogue ou encore l’écoute active.

Apprendre à apprendre c’est aussi apprendre à échanger avec ses pairs, à collaborer. De plus en plus de formations se basent sur ce principe de la formation participative (comme certains Mooc).
Dans cette approche en peer-to-peer, la formation par les pairs vous permet de vous enrichir sur le principe du troc de temps par le biais d’un apprentissage informel.
Lutter contre l’obsolescence de ses compétences c’est donc aussi se détacher progressivement d’une approche trop scolaire de l’acquisition d’un savoir. La formation continue peine à s’approprier les nouvelles compétences et les nouveaux métiers pour fournir des formations à la hauteur. Dans cette perspective, les e-learnings plus agiles et les formations conçues par des entreprises collent mieux aux besoins concrets du marché.

S’émanciper

obsolescence des compétences

Lutter contre une forme d’obsolescence de ses compétences c’est aussi prendre en main son destin de travailleur.
C’est lutter contre l’hyper-spécialisation. C’est revendiquer plus d’autonomie. C’est faire preuve d’initiatives pour s’investir dans des projets nouveaux ou dans l’intrapreneuriat. C’est faire preuve de curiosité d’esprit et se sentir à l’affût de l’évolution de son métier, des évolutions en général.
Les anglo-saxons appellent ça l’empowerment, une façon de s’émanciper du carcan figé par les entreprises.
Se dé-spécialiser vous permettra de vous sentir efficace et légitime, dans différents métiers. Vous devenez plus agile.
L’autonomie et l’intrapreneuriat sont les maillons indispensables pour être capable d’être en constante évolution. En fait, il s’agit de raisonner en mode « projet ». Chose que nous pouvons faire également en dehors du travail. Car en développant un projet dans un champ d’activité nouveau, je développe bien évidemment de nouvelles compétences et j’améliore ma capacité d’adaptation et ma polyvalence.

Prenez l’exemple des early adopters d’internet.
Beaucoup ont commencé par bloguer, ensuite certains ont lancé leur site e-commerce. Parmi eux, certains ont poursuivi leur acquisition de compétences sur le terrain et sont devenus des référenceurs, des content managers ou encore des webdesigners reconnus.
En devenant contributeur, vous pouvez contribuer à créer ce nouveau métier et pourquoi pas le façonner pour qu’il soit le job idéal. Il vous faudra alors suivre les tendances, effectuer une veille stratégique, lire, vous informer, être à l’affût : bref être curieux !

L’épanouissement dans le travail serait-il la meilleure arme pour lutter contre l’obsolescence de nos compétences ? C’est probablement une réponse car la curiosité, l’évolution perpétuelle et l’envie d’apprendre sont inhérentes aux démarches internet.
S’émanciper, c’est aussi s’émanciper de la recherche classique d’emploi. C’est trouver les manières de valoriser ses expériences diverses sur son CV, de mettre en avant des compétences transversales et transférables, de faire ressortir son savoir être, sa personnalité, sa motivation. C’est chercher à valoriser les liens, les synergies comme le font les slashers.

Les recruteurs doivent, en miroir, évoluer dans leur manière d’appréhender les profils de candidats.
Là où la formation et les expériences professionnelles étaient les seuls facteurs de recrutement, ils doivent eux aussi faire évoluer leurs compétences pour déceler des talents dans des profils ayant suivi des Mooc, des e-learning, des projets d’intrapreneuriat, ne plus craindre les profils « atypiques » et favoriser l’autonomie et l’esprit d’initiative en entreprise.