
Vous avez postulé et votre profil a retenu l’attention du recruteur. Néanmoins, certains points de votre parcours vous paraissent « sensibles », compliqués à expliquer. C’est sur ces éléments qu’il va falloir orienter le plus votre travail préparatoire de l’entretien d’embauche : plus un sujet est délicat pour vous et plus il nécessite une préparation minutieuse.
Pour faire tomber la pression, dites vous ceci : en réalité, il n’existe pas de questions pièges. Le recruteur cherche à clarifier des éléments de votre parcours qu’il n’a pas compris ou à vous permettre de développer des points qui nécessitent de l’être à l’oral. Ou alors, il souhaite mieux cerner votre personnalité ou encore il veut tester votre motivation, votre sens de la répartie. La question piège est la question qui met mal à l’aise le candidat, mais ce n’est pas nécessairement l’effet recherché par le recruteur.
A noter
En entretien d’embauche, certaines questions sont interdites par la loi. Si un recruteur vous pose des questions personnelles ou indiscrètes, soyez ferme mais jamais agressif. Dites lui simplement que vous n’avez pas à répondre à ces questions.
Clarifier des zones troubles
C’est à mon avis le point essentiel de votre préparation : anticiper les éléments de votre parcours qui vous mettent mal à l’aise pour être capable d’y répondre avec sérénité.
Voici quelques exemples de questions permettant de clarifier un élément de votre CV :
Comment expliquez-vous votre longue période sans emploi ?
Dans le contexte actuel, les périodes de chômage sont fréquentes, donnez des explications factuelles sur cette période d’inactivité : par exemple si le secteur est particulièrement en crise, ou que votre métier a évolué et que vous aviez besoin d’une remise à niveau…
Si c’est pertinent, vous pouvez également expliqué pourquoi votre profil n’a pas été retenu lors des précédents entretiens, à condition d’argumenter à l’inverse.
Enfin, terminez sur une note positive et expliquez comment vous êtes resté actif durant cette période : vos démarches et les engagements extra professionnels (par exemple dans le milieu associatif), surtout s’ils démontrent des qualités intéressantes pour le poste en question.
Regrettez-vous le choix de votre formation initiale ?
Cette question peut être posée si vous êtes en processus de reconversion professionnelle. Tout l’intérêt de votre réponse consistera à démontrer que votre choix initial était réfléchi, qu’il faisait sens à l’époque. Il peut également être intéressant d’expliquer ce qui vous a plu dans cette première carrière et surtout, ce que vous avez appris.
Dans tous les cas, l’idée est de rester positif et constructif.
Pourquoi avoir démissionné de votre précédent emploi ?
Le recruteur a besoin de connaître la motivation de votre démission, car il veut s’assurer que vous ne démissionnerez pas à nouveau dans 6 mois. Un processus de recrutement est long et coûteux pour une entreprise, tâchez de vous montrer rassurant.
Exposez les raisons de votre choix, ne dénigrez jamais votre ancien chef ou votre ancienne entreprise, restez factuel et surtout, ouvrez en conclusion vers votre projet à venir.
Mieux vous connaître
Difficile de laisser transparaître votre personnalité dans votre CV : l’entretien d’embauche est là pour ça !
Si j’appelais vos amis ou votre famille, que me diraient-ils de vous ? Ou comment vos collègues vous décrivent-ils ?
Le recruteur cherche à la fois à évaluer le recul que vous avez sur vous-même. Est-ce que vous avez une bonne connaissance de vous et est-ce que vous êtes à l’écoute de l’avis des tierces personnes.
Profitez en pour mettre en valeur ce qui, dans votre personnalité, peut s’avérer comme un facteur de différenciation face aux autres candidats.
Comment réagissez-vous face à une difficulté ?
Profitez de cette question pour décrire très concrètement une situation difficile dont vous vous êtes habilement sorti. Démontrez au passage votre capacité d’analyse et de synthèse.
Commencez par poser le contexte, en explicitant bien le problème et l’enjeu à résoudre la difficulté.
Démontrez votre souci de faire face aux obstacles en proposant toujours une solution.
Enfin, mettez en avant une qualité nécessaire à la prise de poste. Par exemple la capacité à prendre des décisions, le leadership, la gestion des conflits entre personnes…
Vous n’avez aucune expérience dans ce type de poste, comment pensez-vous gérer ça ?
Pas de panique ! Si le recruteur vous a reçu c’est qu’un élément de votre CV, parcours ou personnalité a retenu son attention.
Expliquez les compétences transversales que vous pourrez mettre à profit en les transférant dans ce nouveau job. Démontrez également par un exemple votre capacité d’adaptation et votre soif d’apprendre.
Tester votre motivation
Ne soyez pas embarrassé par ces questions, le recruteur veut vous faire parler sur ce qui vous motive en général dans la vie et en particulier pour ce poste.
Pourquoi voulez-vous quitter votre emploi actuel ?
Expliquez ce qui vous pousse à partir mais embrayez très rapidement sur ce que vous recherchez dans un nouveau poste, dans la mission, dans l’environnement de travail ou encore dans les valeurs de l’entreprise. Plutôt que d’appuyer sur des éléments négatifs, soyez constructifs et expliquez ce qui vous motive dans votre projet d’avenir.
Je rencontre beaucoup de candidats, pourquoi je devrai vous embaucher, vous ?
C’est le moment de gonfler son égo et de démontrer ce qui fait que vous tiendrez le poste d’une manière unique (votre point de différenciation). C’est aussi et surtout le moment de dire à quel point vous êtes motivé par ce poste, une attitude très prisée des recruteurs.
Tester votre répartie
De la plus banale aux questions franchement tordues, le recruteur pourra tenter de vous déstabiliser, notamment si vous paraissez très sûr de vous.
Quelles sont vos prétentions salariales ?
Le recruteur s’attend ici à une réponse factuelle et limpide.
Vous pouvez indiquer votre salaire actuel et vos prétentions. Renseignez vous bien sur le salaire moyen de ce type de poste, si vous demandez plus, ayez les arguments pour le faire.
Les questions tordues
Certaines questions seront réellement déconcertantes comme par exemple :
Combien de fois par jour les aiguilles d’une montre se chevauchent-elles ?
Quelle est la réponse ultime ?
Dans cette situation, le recruteur veut juger votre capacité d’improvisation. Faites avec votre personnalité et répondez soit avec humour ou par une pirouette, on ne vous demande pas de tout savoir.
Vous aider
Enfin, certaines questions ont pour objectif de vous guider dans l’entretien.
C’est le cas par exemple de la question : quelle est votre plus grande fierté professionnelle ?
Décrivez bien le contexte de votre réussite : quel poste, quelle mission, quel objectif, quel enjeu ? Quel était votre rôle précis et pourquoi il s’agit d’un souvenir fort pour vous ? Laissez vous envahir par ce sentiment positif et valorisant, le recruteur appréciera.
Avec ce type de questions, le recruteur cherche probablement à vous donner une indication des points sur lesquels il va falloir mettre l’accent dans la suite de l’entretien… En l’occurrence, il cherche peut être à ce que vous vous mettiez plus en avant.
Comme quoi, toutes les questions perçues comme des pièges ne le sont pas nécessairement !